Lutter contre le racisme en entreprise : Quelles initiatives ?

Le racisme reste un problème profond en France. Selon une enquête Ipsos, 91 % des personnes noires ou métisses d’ascendance noire disent avoir été victimes de discrimination raciale.

Parmi elles, 31 % déclarent avoir subi ces discriminations dans le cadre professionnel. Un chiffre qui confirme cette tendance : en 2021, 9,1 % des travailleurs déclaraient avoir subi des discriminations ou traitements inégalitaires, selon l’Insee.

Parmi les motifs, les origines restent l’un des plus cités. Ces données posent une question directe aux employeurs :

👉 Que fait votre entreprise pour lutter concrètement contre le racisme ?

👉 Votre marque employeur est-elle réellement inclusive ?

Chez les immigrés en emploi, 9,5 % estiment avoir été discriminés en lien avec leurs origines. Ce chiffre est quasi identique chez les descendants sans ascendance migratoire directe (9 %). Plus frappant encore : 57 % des personnes concernées citent leurs origines comme principal motif de discrimination.

En 2023, selon CNCDH, la moitié des réclamations pour discriminations liées à l’origine se sont produites dans le monde du travail.

Ces discriminations concernent autant le secteur privé que la fonction publique :

Et pourtant, 88 % des personnes victimes de discrimination professionnelle en lien avec l’origine n’entament aucune démarche. Par peur. Par découragement. Ou par manque de confiance dans les dispositifs.

Le racisme au travail ne se limite pas à un seul facteur. Il est souvent intersectionnel, c’est-à-dire qu’il croise origine, sexe, statut social, voire handicap. Cette complexité renforce l’invisibilité du phénomène. Elle le rend aussi plus difficile à traiter.

🚨Le racisme en entreprise reste un sujet difficile à aborder. Certaines organisations en minimisent encore l’ampleur. Parfois par manque de données concrètes. D’autres fois par inconfort face à un thème perçu comme sensible, voire clivant.

🧐 Pour certaines directions, évoquer les origines ou les différences culturelles semble aller à l’encontre de la neutralité républicaine. Ce principe d’égalité de traitement est alors invoqué pour justifier l’absence de mesures spécifiques. Mais ne pas nommer une discrimination, c’est souvent la laisser se développer en silence. Et lorsqu’elle s’installe, c’est toute la cohésion d’équipe qui en souffre.

🤔Autre frein souvent mentionné : la peur d’être accusé de favoritisme. Mettre en place des actions ciblées en faveur des personnes racisées ou issues de l’immigration suscite parfois des réticences internes. Pourtant, il ne s’agit pas de privilèges, mais d’équité.

Les personnes issues de l’immigration représentent la quasi-totalité de la croissance de la population active en France. Elles sont présentes dans les métiers en tension, mais aussi dans les professions hautement qualifiées.

🟪 38,8 % des employés de maison sont immigrés.

🟦 Dans le secteur médical, de nombreux médecins étrangers assurent la continuité du service public

🟨 38 % des descendants d’immigrés entre 30 et 64 ans ont un diplôme de l’enseignement supérieur

Malgré ces apports, les discriminations persistent, quelle que soit la qualification. Et cela freine les carrières… mais aussi la performance globale des entreprises. Contrairement aux idées reçues, la diversité ne nuit pas à la cohésion. Elle favorise :

💡L’innovation

💪 L’engagement des équipes

📢 L’ouverture à de nouveaux marchés

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Voici des leviers à activer pour instaurer un environnement de travail inclusif et respectueux pour tous.

Pour lutter efficacement contre le racisme en entreprise, il est crucial de former et de sensibiliser à tous les niveaux. Le guide du ministère du Travail pour les CSE est une excellente ressource pour comprendre les outils disponibles pour la prévention.

👉 Guide de sensibilisation des membres des comités sociaux et économiques d’entreprises à la prévention et la lutte contre le racisme .

Des formations sur la diversité et la gestion des biais inconscients permettent aux salariés, managers et recruteurs de mieux saisir les enjeux. Il ne s’agit pas simplement de sensibiliser à la discrimination, mais d’offrir des outils concrets pour transformer la culture de l’entreprise.

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Le label Diversité et les chartes de la diversité sont des outils puissants pour formaliser l’engagement d’une entreprise contre le racisme. Ces certifications, délivrées par des organismes comme Afnor, permettent de structurer des actions de lutte contre les discriminations et de valoriser les efforts réalisés. Toutefois, l’efficacité de ces démarches passe par un suivi régulier et une réactualisation continue du contenu des formations.

En 2023, 94 entreprises étaient labellisées, couvrant près d’un million d’actifs.

Le testing consiste à comparer deux candidatures identiques, à l’exception d’un critère discriminant, comme l’origine. Ce procédé permet de mesurer concrètement les écarts de traitement lors des recrutements.

Les résultats parlent d’eux-mêmes : les candidats d’origine étrangère ont jusqu’à 4 fois moins de chances de recevoir une réponse positive. C’est un outil clé du Plan 2023-2026 pour détecter et corriger ces biais dans les processus de recrutement.

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Le racisme en entreprise n’est pas une fatalité. Avec des actions concrètes et une volonté affirmée, il est possible de créer un environnement de travail respectueux et une marque employeur inclusive.

Et vous, quelles initiatives avez-vous mises en place pour lutter contre le racisme dans votre entreprise ?