Le secteur de la restauration s’ouvre au handicap : une vraie opportunité à saisir

La pénurie de talents frappe encore fort dans la restauration ! Depuis le COVID19, le secteur subit une crise sans précédent : 83 % des restaurateurs signalent des difficultés à recruter, d’après une étude de KPMG, Gira et L’Addition. Et pourtant, en 2023, l’Adecco Group plaçait trois métiers de la restauration parmi les cinq les plus recherchés sur le marché du travail.

Et si la solution venait de là où on ne regarde pas assez : l’inclusion.

Aujourd’hui, le secteur reste encore fermé aux personnes en situation de handicap. Trop de préjugés. Trop de méconnaissance.

Et pourtant, les mentalités bougent. 88 % des Français estiment que les personnes handicapées ont les compétences pour travailler, selon Odoxa. Mais la moitié pense encore qu’elles progressent moins vite que leurs collègues valides.

Certaines entreprises osent franchir le pas. Elles recrutent autrement. Et elles y gagnent : diversité, fidélité, performance.

👇 Alors, pourquoi pas vous ?

Dans cet article, on vous montre comment la restauration peut s’ouvrir au handicap. Et surtout, comment en faire une vraie force.

Les Jeux paralympiques de Paris 2024 ont révélé toute la force et les compétences des personnes handicapées. Il est essentiel que cette dynamique se prolonge dans d’autres secteurs professionnels. Le secteur de la restauration doit aujourd’hui repenser son approche du recrutement et de la formation en intégrant davantage les personnes en situation de handicap.

Aujourd’hui, il existe des formations accessibles en apprentissage ou en situation de travail.
Certaines écoles forment spécifiquement des jeunes en situation de handicap aux métiers de la cuisine ou du service. Ces dispositifs montrent qu’il est possible de recruter autrement.
Pas besoin de s’en tenir aux profils classiques : d’autres talents existent, prêts à s’engager.

L’inclusion commence par la formation, mais pas seulement celle des personnes en situation de handicap. Former tout le monde, c’est la première étape indispensable pour construire un environnement inclusif, solidaire et efficace.
Il est tout aussi essentiel de sensibiliser et former l’ensemble du personnel aux réalités du handicap.
Cela implique de distinguer les différents types de déficiences et handicaps pour mieux comprendre les besoins spécifiques.
Cette sensibilisation aide à dépasser les craintes et les idées reçues, souvent basées sur des représentations erronées.
Elle permet aussi de définir clairement les attentes des personnes en situation de handicap, qu’il s’agisse de collaborateurs ou de clients.

Enfin, cette formation doit répondre au cadre législatif qui protège les droits des personnes handicapées.

🎯 Inclure, ce n’est pas seulement installer une rampe à l’entrée. C’est penser chaque détail du quotidien pour permettre à chacun de travailler dans de bonnes conditions.

⛑ Cela passe par des aménagements concrets : plan de travail ajustable en hauteur, salle de repos, assiettes ergonomiques pour une meilleure prise en main, fours à écran tactile, ou encore robots multifonctions. C’est aussi proposer des outils de communication plus accessibles pour le service en salle.

📋 Au-delà du matériel, l’inclusion repose sur une vraie organisation : adaptation du temps de travail, horaires aménagés, ergonomes pour évaluer les besoins physiques spécifiques… Pour les handicaps psychiques, des équipes d’assistantes sociales ou de psychologues peuvent aussi intervenir afin de soutenir et accompagner durablement les salariés.

✨ Les ESAT (Établissements et Services d’Aide par le Travail) jouent également un rôle clé. Ils permettent une montée en compétences progressive et peuvent servir de tremplin vers un CDI en milieu ordinaire.

📟 Enfin, des structures comme la Mission Handicap du groupement de l’hôtellerie et de la restauration de France accompagnent les employeurs dans leurs démarches, de l’adaptation des postes à la recherche de solutions concrètes.

Créer un environnement inclusif, c’est : du bon sens, des outils adaptés, et surtout une vraie volonté d’avancer ensemble.

Lire également : Handicap psychique et emploi, la difficile insertion professionnelle.

L’inclusion, ça se prépare… mais ça se finance aussi. Pour encourager l’embauche et l’intégration durable de personnes en situation de handicap, plusieurs aides sont disponibles pour les employeurs.

De plus en plus de restaurants en France montrent que l’inclusion est possible — et même porteuse de valeur. Voici trois exemples inspirants, qui recrutent activement des personnes en situation de handicap et bousculent les idées reçues.

Le concept Café Joyeux repose sur une idée simple : proposer un emploi stable et une formation adaptée à des personnes porteuses de handicap mental ou cognitif. Chaque équipe est formée au service et à la cuisine, dans un cadre bienveillant et structuré. Ouvert à Paris, Lyon, Rennes ou encore Bordeaux, le réseau ne cesse de grandir. Il prouve qu’un restaurant peut être à la fois professionnel, rentable et profondément humain.

Dans ce restaurant pas comme les autres, les clients dînent dans une obscurité totale. Le service est assuré par des personnes aveugles ou malvoyantes, formées pour guider les convives et assurer une expérience sensorielle inédite. Plus qu’un restaurant, c’est un lieu de sensibilisation où l’expertise des serveurs fait toute la différence. L’inclusion est ici au cœur du concept, avec une vraie reconnaissance des compétences.

À Reims, L’ExtrA emploie majoritairement des personnes en situation de handicap mental. Grâce à un accompagnement adapté, ils évoluent dans un cadre exigeant. En 2024, le restaurant a intégré le Guide Michelin, signe de son excellence et de son engagement inclusif. L’ExtrA prouve que haute cuisine et inclusion vont de pair.

L’inclusion dans la restauration est une aventure humaine riche de sens. Elle répond aux attentes des clients en créant un espace de partage et de convivialité. Plus qu’une solution à la pénurie de personnel, c’est un véritable atout pour offrir une expérience unique. Le handicap est une force précieuse pour le secteur.